Voyage d’Aqeel – De l’extrême sud à l’extrême nord de l’Irak

Au cœur de Sinjar, où les cicatrices du conflit sont profondes, une équipe de démineurs dévouée et mixte, supervisée par un homme de 41 ans, travaille sans relâche pour rendre leur communauté à nouveau sûre. Dans cet entretien, nous faisons la lumière sur le rôle du dévoué superviseur du site de SHO – partenaire local de HAMAP-Humanitaire en Irak – dans l’équipe de déminage, sur ses motivations et sur les défis quotidiens qu’il doit relever pour rendre Sinjar plus sûr.

Aqeel Thajeel Faleeh est un démineur engagé dont l’engagement est de rendre Sinjar plus sûr. Né le 21 août 1982 dans la ville de Nasiriyah, au sud de l’Irak. Le rôle d’Aqeel est celui d’un superviseur de site, et il est l’un des opérateurs les plus experts en Irak.

Laissant derrière lui sa famille, Aqeel a entrepris un long voyage de plus de 9 heures et de 865 kilomètres depuis les confins du sud de l’Irak pour contribuer au bien-être de la communauté de Sinjar. Lorsqu’on lui demande ce qui l’a poussé à rejoindre le projet HAMAP-Humanitaire et SHO Safer Sinjar, Aqeel met l’accent sur l’élément humain et le désir d’aider les gens à retrouver une vie normale une fois que les dangers ont été éliminés. Se remémorant un moment décisif qui a renforcé son engagement pour cette cause, il raconte : « Dans certains villages, des obstacles dangereux empêchaient les agriculteurs et les écoliers de se déplacer. Nous avons joué un rôle crucial dans l’élimination de ces dangers, et je suis très fier de faire partie d’une équipe exceptionnelle ».

Aqeel souligne le caractère essentiel de la collaboration entre les membres de l’équipe pour la réussite de tout projet, en particulier dans le contexte de l’action contre les mines. Connu pour son sens de la poésie et les souvenirs positifs qu’il partage avec son équipe, Aqeel croit fermement qu’un esprit de coopération entre les membres de l’équipe est essentiel pour surmonter les défis et prévenir les erreurs. Il se souvient d’un exemple particulièrement mémorable de travail d’équipe au sein de son équipe : « Après une journée éprouvante, lorsque nous rentrons dans notre centre d’opérations, nous constatons que tout le monde participe activement à l’allègement de la pression et qu’il y a un sourire perpétuel sur les visages des uns et des autres ».

Aqeel souligne que les conditions estivales difficiles, caractérisées par des températures caniculaires et une poussière omniprésente, constituent de réels obstacles à la réalisation des objectifs définis dans leurs plans. Il souligne : « Certains jours, la température dépasse les 45 degrés, mais nous persévérons parce que nous comprenons l’importance de nos efforts pour assurer la sécurité des habitants indigènes de la région ».

Compte tenu de la nature exigeante de leur travail dans des conditions difficiles, l’engagement inébranlable d’Aqeel implique d’être présent avec l’équipe chaque jour. Chacun a appris à donner la priorité au strict respect de nos procédures de sécurité établies avec la plus grande diligence et sans compromis

L’un des principaux objectifs du projet est de renforcer les capacités techniques, dans le but ultime d’assurer la durabilité de SHO après le départ de HAMAP-Humanitaire. Aqeel est un fervent défenseur de cette mission et contribue activement à l’amélioration des compétences techniques de l’équipe opérationnelle. Les formations dispensées, qui respectent les normes nationales et internationales de l’action antimines, ainsi que les normes opérationnelles standard de SHO, renforcent les capacités de chaque membre de l’équipe, garantissent la sécurité de tous dans cet environnement difficile. En effet, Aqeel a déclaré : « Je crois fermement que ces formations représentent le seul moyen d’autonomiser les ONG locales, en leur permettant de se débrouiller seules et de perdurer une fois que le soutien international diminue. Les connaissances techniques en matière d’action contre les mines constituent un outil puissant dans notre lutte contre la contamination, et nous nous efforçons d’acquérir ces connaissances pour notre équipe. »

Le projet a déjà enregistré de nombreuses réussites. Aqeel a partagé quelques histoires de réussite réconfortantes qui soulignent l’impact profond de leurs interventions de déminage dans la communauté de Sinjar. Et notamment celle où, grâce à leurs efforts, un agriculteur local a pu récupérer sa terre et reprendre ses cultures. Cette transformation tangible, avec le retour à la vie normale au sein de la communauté, est un témoignage puissant de l’importance profonde du travail de SHO dans la promotion de la sécurité, de la prospérité et de l’espoir à Sinjar.

Aqeel attribue de ces réussites à l’importance d’établir des relations solides et de favoriser des liens étroits avec la communauté locale. Il souligne que la plupart des habitants sont très coopératifs avec les équipes de déminage de SHO. Cette interaction positive est largement facilitée par l’équipe d’éducation aux risques des engins explosifs, qui assure la liaison avec la communauté avant l’arrivée des équipes de déminages sur le terrain, en lui présentant les buts et les objectifs du projet.

Le projet assure une équité de genre dans les deux équipes de déminage, ce que Aqeel déclare trouver une approche très louable. Il voue une grande admiration aux femmes dévouées qui travaillent aux côtés de leurs homologues masculins. Il souligne l’existence de deux équipes, l’une dirigée par une femme et l’autre par un homme, qui ont toutes deux fait preuve d’une productivité et d’un enthousiasme exceptionnels. Ces membres de l’équipe assument pleinement leur rôle dans des domaines traditionnellement dominés par les hommes, faisant preuve d’un engagement profond. Aqeel pense que de tels projets, qui offrent des chances égales aux deux sexes, ont le potentiel de remodeler les perceptions sociétales du rôle des femmes ;

L’engagement d’Aqeel en faveur du déminage à Sinjar illustre la résilience des personnes qui s’efforcent de rendre leur communauté plus sûre. Son dévouement, ainsi que celui de son équipe, est une lueur d’espoir pour la population irakienne, en particulier celle de Sinjar, et nous rappelle l’impact positif que les partenariats internationaux et locaux peuvent avoir face à l’adversité et au retour de la sûreté et de la sécurité.