Un entretien avec Zakaria, coordinateur pour HAMAP-Humanitaire en Irak depuis 2019

Quelles sont vos missions sur place ?

 

Je coordonne les activités d’HAMAP-Humanitaire en Irak. Je suis responsable de plusieurs équipes, constituées de différents corps de métiers techniques et de fonctions support. Je suis également en charge de la gestion du programme, des aspects financiers et du reporting des actions aux bailleurs.

Quelles sont les équipes sur place ?

On trouve des équipes supports (finance, logistique, achat, ressources humaines…) et des équipes de démineurs. Certains ont été formés récemment par HAMAP-Humanitaire, d’autres ont de longues années d’expériences dans l’action contre les mines. Il s’agit d’employés locaux irakiens mais également d’expatriés qui conseillent, appuient et soutiennent le personnel technique sur les actions de déminage mais aussi sur l’organisation des opérations et sur le contrôle qualité, pour s’assurer que les activités de dépollution se déroulent dans les meilleures conditions possibles.

Quelles sont les différentes phases du projet ?

Le programme a commencé en 2019. La première étape fut de trouver un partenaire local fiable. Une fois ce partenaire identifié, il s’agissait de mettre en œuvre plusieurs projets, étape par étape, pour permettre à cette organisation de renforcer ses compétences techniques et organisationnelles. Aujourd’hui, notre partenaire local, Shareteah Humanitarian Organization, est l’une des ONG les plus actives dans le domaine de l’action contre les mines en Irak.

En quoi le projet est important pour les populations locales ?

Le projet a pour objectif de sensibiliser les populations locales aux risques des engins explosifs, au travers de séances d’éducation, pour réduire les accidents liés aux mines dans les zones où HAMAP-Humanitaire travaille. Nous sensibilisons les enfants mais également les adultes en développant leurs connaissances sur l’action contre les mines grâce à des jeux ou l’utilisation de casques de réalité virtuelle. Le projet a aussi pour but d’identifier les zones contaminées dans le district du Sinjar, où on trouve des restes de mines et d’engins non explosés, pour préparer l’action des démineurs.

Pourquoi avoir choisi de partir en Irak ?

J’ai choisi de me rendre en Irak, car je me suis spécialisé sur la région du Moyen-Orient durant mes études. Je n’avais pas spécialement l’Irak en tête, mais ce fut un heureux hasard. Et j’ai découvert un pays riche de multiples cultures, traditions et religions.

Comment se passe votre vie sur place ?

La vie d’un travailleur humanitaire en Irak est une vie assez palpitante, faite de voyages à travers le pays et de tâches très prenantes. C’est un environnement social extrêmement riche, où l’on croise énormément de personnes passionnées, irakiennes ou étrangères, travaillant dans le domaine humanitaire, dans la recherche ou le journalisme.

Une anecdote sur la vie en Irak?

Souvent on minimise le degré de diversité qui existe en Irak. Il n’est pas rare de se retrouver en face d’irakiens qui ne peuvent pas communiquer entre eux car ils n’ont pas de langue commune. Il m’est arrivé de jouer le rôle d’interprète entre un irakien qui parlait arabe et un autre qui parlait kurde et anglais. Je me suis alors retrouvé à traduire de l’anglais à l’arabe pour un kurde iraquien qui ne pouvait pas échanger avec un iraquien du sud de l’Irak.