Derrière les portes des bureaux locaux d’une ONG

Aujourd’hui, HAMAP-Humanitaire n’a eu recours à l’installation de bureaux locaux que dans le cadre de ses projets d’action contre les mines. Si les raisons d’une telle tendance sont nombreuses, en voici certaines explications.

En effet, ce domaine d’activité requiert une proximité quotidienne avec le terrain autant dans le développement que dans la gestion de projet :

– l’analyse des besoins et la priorisation des activités d’action les mines : les projets d’action contre les mines comportent une dimension sensible de par ses implications territoriales et sécuritaires. Pour cette raison, l’analyse des besoins préalable à tout projet se doit d’être pensée depuis le terrain, par le terrain.

– le lien étroit avec les autorités : l’action contre les mines étant un domaine relevant des prérogatives de chaque État-membre à la Convention d’Ottawa, tout projet implique indéniablement un lien étroit avec les autorités nationales (agences nationales de lutte anti-mines, en grande partie). En effet, l’existence même d’un projet d’action contre les mines doit être accepté et discuté avec les autorités compétentes afin d’être en phase avec la priorisation de l’État en matière de déminage. Chaque agence de lutte anti-mines
est également garante du respect des “normes nationales de lutte anti- mines” dans son pays, les obligeant à contrôler le respect de ces normes par les ONGs, et à autoriser le travail de ces dernières via un système “d’ordre de tâches” établi. Ce lien de contrôle rend indispensable la présence d’une représentation d’HAMAP-Humanitaire dans le pays afin de maintenir une communication claire et régulière.

– les besoins logistiques : la mise en place de projets d’action contre les mines nécessite bien souvent de nombreux besoins logistiques de grande ampleur. La gestion de ces achats depuis le siège compliquerait grandement la gestion de projets, d’un point de vue d’acheminement ainsi que d’autorisation à l’exportation depuis la France. Dans ce type d’achat, nous identifions notamment des véhicules, ambulances, détecteurs, tenues de protection et petit matériel de déminage.

Comment s’organise un bureau local ?

Chacun des postes qui composent la mission peut être occupé par différents types de travailleurs. Tout d’abord, le travailleur peut venir d’un pays étranger au pays d’intervention (expatrié) ou être directement embauché pour travailler dans son pays (travailleur local).

La composition des équipes est très souvent divisée en deux catégories :

Les postes directement en lien avec des activités, qui possèdent les compétences spécifiques à la bonne réalisation de la mission : compétences opérationnelle/technique ou compétence de coordination/ gestion de projet. En l’occurrence, chez HAMAP-Humanitaire il s’agit des personnes chargées des opérations de déminage (experts EOD et responsables des opérations), ou des personnes remplissant un rôle de gestion de projet (coordinateur de base ou chargé de projet) ; les postes dits “supports”, qui sont en charge du bon déroulé de la mission comme la logistique, l’administratif, les ressources humaines, etc. Ils travaillent donc à la fois sur des tâches parfois directement liées à la mise en œuvre d’un projet ou d’une activité spécifique, ainsi que sur la gestion globale du bureau local.

Naturellement, chaque bureau local inclut aussi des fonctions supports, non liées à un projet, mais permettant de maintenir un environnement de travail adéquat : chauffeur, personnel de nettoyage, cuisinier.

Enfin, tout bureau local est aménagé d’une certaine manière pour qu’il puisse remplir une double fonction : lieu de travail de l’ensemble du personnel HAMAP-Humanitaire dans le pays, et lieu de vie des personnels internationaux (expatriés).