Conflits en Palestine et au Liban, HAMAP-Humanitaire reste mobilisée

Un an après le début du conflit entre Israël et la Palestine, et alors que les combats s’étendent de façon croissante au Liban, rien n’est résolu et la situation humanitaire est critique dans ces pays-là. HAMAP-Humanitaire souhaite alerter sur la gravité de la crise qui a tué plus de 44 000 personnes et touché des millions de civils, en particulier en matière d’accès à l’eau, d’assainissement et face aux dangers des engins explosifs.

« Rien ne peut justifier les actes de terreur odieux commis par le Hamas le 7 octobre, ni la prise d’otages, condamnés à maintes reprises. Et rien ne peut justifier la punition collective du peuple palestinien depuis » – António Guterres, Secrétaire général des Nations unies.

Nous appelons à l’arrêt des bombardements sur les populations, aux respects des droits humains par toutes les parties et à la levée des restrictions qui paralysent l’aide humanitaire.

Depuis plusieurs décennies, l’accès à l’eau est au cœur des tensions dans cette région. À travers la guerre des Six Jours en 1967 ou les Accords d’Oslo de 1995, l’eau est devenue un enjeu des désaccords. La Palestine a été privée de sa souveraineté sur l’eau, c’est-à-dire de sa capacité à décider de l’exploitation, de la distribution et de l’accès à l’eau pour satisfaire ses besoins. L’Organisation des Nations unies rappelle que 64 % des Palestiniens n’ont pas accès à l’eau courante toute l’année et que la consommation moyenne d’un Palestinien est en dessous du seuil minimum d’usage décent fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Depuis le 7 octobre 2023, cette précarité hydrique a été exacerbée. L’approvisionnement en eau a été coupé dans certaines zones de la Palestine. Les infrastructures hydrauliques et d’assainissement ont été massivement détruites par les bombardements.

« Au cours de l’année écoulée, le conflit a eu un impact majeur sur la situation de l’eau, des eaux usées et des déchets solides à Ramallah et à Beitunia. Toutes les ressources en eau sont totalement contrôlées par Israël, ce qui signifie que tout investissement dans l’infrastructure de l’eau est interdit. Nous avons constaté une baisse significative des quantités d’eau provenant d’Israël, le seul fournisseur, ce qui a obligé le distributeur d’eau de Beitunia et de Ramallah à établir un calendrier pour essayer de partager équitablement l’approvisionnement limité entre tous. » nous confie Nael, ingénieur des villes de Ramallah et Beitunia avec qui nous collaborons sur deux projets. Nous avons amélioré ensemble les conditions d’accès à l’eau et à l’assainissement dans ces deux municipalités et nous continuons ensemble cette année encore.

À Jalboun, Hani, partenaire d’HAMAP-Humanitaire nous raconte que « le conflit a considérablement détérioré l’approvisionnement en eau. Les infrastructures hydrauliques ont été endommagées à plusieurs reprises, entraînant des pénuries fréquentes. L’eau est transportée dans des camions qui ne respectent pas les normes sanitaires, et elle est exposée à la pollution pendant le transport et même lors de son stockage dans des citernes. Les habitants souffrent d’une dégradation de la qualité de l’eau, entraînant ainsi les risques de maladies. » Notre projet est suspendu pour l’instant mais nous restons mobilisés pour pouvoir reprendre les travaux au plus vite.
L’OMS souligne que le système d’eau et d’assainissement endommagé empêche la mise en place des mesures de base pour la prévention des infections, contribuant à la détérioration des conditions de vie. À Gaza, les habitants n’ont accès qu’à moins de deux litres d’eau par jour et par personne, niveau en dessous du seuil d’urgence fixé par l’OMS (15L).

En parallèle, l’utilisation d’engins explosifs sur les zones civiles aggrave le lourd bilan humain en Palestine et également au Liban. L’armée israélienne a largué plus de 70 000 tonnes de bombes depuis un an sur Gaza, un niveau sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, causant des pertes humaines considérables et anéantissant également les infrastructures vitales.

En Palestine, les incursions militaires et les bombardements récurrents ajoutent au climat d’insécurité. Au Liban aussi, les 8900 attaques aériennes récentes jusqu’au cœur de Beyrouth ont provoqué plus de 2000 morts et ont mis sur les routes plus d’un million de personnes, créant le même climat qui fait craindre une intensification future.

Sarah, une collaboratrice libanaise à Beyrouth, nous confie « Après avoir survécu à la guerre en 2006 et à l’explosion du port en 2020, je vis au jour le jour. Mais je suis l’une des rares personnes qui a choisi de rester dans son pays et vraiment combattre pour y vivre. Même si aujourd’hui cela ne signifie plus exister mais uniquement penser à trouver des solutions pour aider les autres, pour pouvoir s’en sortir ensemble. Malgré le conflit actuel, notre équipe et nos partenaires n’ont jamais arrêté d’être vigilants sur le terrain en aidant et sensibilisant les gens par des moyens innovants. »

La guerre a profondément perturbé nos opérations sur le terrain. Nos équipes, présentes en Palestine, sont confrontées à des obstacles logistiques et sécuritaires de plus en plus nombreux. Les coupures d’électricité et d’eau fréquentes qui affectent gravement les conditions de vie des habitants perturbent aussi notre travail.

Malgré ces nombreux obstacles, HAMAP-Humanitaire ainsi que ses partenaires palestiniens et libanais restent mobilisés et déterminés à poursuivre leurs actions en faveur des populations affectées par le conflit. Nous restons sur le terrain, aux côtés des populations, pour leur apporter tout le soutien possible, notamment dans l’accès à l’eau et dans nos actions contre les mines. Nous refusons de rester les témoins passifs de cette crise et faisons appel à la solidarité internationale pour soutenir les populations en danger. Nous appelons à l’arrêt des bombardements sur les populations, à l’arrêt immédiat des restrictions et des blocages et également au respect des conventions internationales de droits humains.

Pour poursuivre nos actions et répondre aux besoins urgents des hommes, des femmes et des enfants, nous avons besoin de votre soutien.