Renforcement des mesures locales dans l'action contre les mines pour des communautés plus sûres dans les zones touchées par la crise au Liban

Liban

PRÉSENCE DE HAMAP-HUMANITAIRE DANS LE PAYS

HAMAP-Humanitaire est présente au Liban depuis 2006, où elle soutient l’hôpital Notre-Dame-de-la-Paix de Kobayat, géré par la Congrégation des Sœurs Antonines, qui fournit des services essentiels dans la province reculée d’Akkar. Plusieurs projets successifs ont permis de réaliser des travaux de génie civil pour soutenir ces services de santé : construction d’une station d’épuration autonome, d’un puits artésien, d’un système de purification et de distribution d’eau, d’une unité de soins intensifs pédiatriques et d’une nouvelle maternité. Un projet en cours, soutenu par le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères (CdCS), permettra à l’hôpital d’atteindre l’autosuffisance énergétique. Depuis mi-2024, HAMAP-Humanitaire, avec le soutien du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères (CdCS), a élargi ses activités au Liban pour inclure la lutte contre les mines, son deuxième domaine d’expertise historique.Poursuivant son approche axée sur le renforcement des capacités et en étroite collaboration avec le Centre libanais de lutte contre les mines (LMAC), avec lequel HAMAP a signé un protocole d’accord, le projet a déjà soutenu trois partenaires libanais dans des activités de sensibilisation et d’identification des contaminations dans le sud du Liban. Le projet en cours prévoit également la transition d’un partenaire vers des opérations de déminage.

CONTEXTE DE L’INTERVENTION

À la suite des événements du 7 octobre 2023, des groupes armés au Liban, dirigés par le Hezbollah, ont lancé des opérations militaires contre le nord d’Israël. Ce conflit, initialement de faible intensité, s’est transformé en une campagne soutenue de frappes aériennes suivie d’une incursion terrestre, jusqu’à l’entrée en vigueur d’un accord de cessez-le-feu le 27 novembre 2024.

 Au cours des 14 mois de guerre, plus de 4 000 personnes ont été tuées et plus de 16 000 blessées. Avec plus de 14 000 frappes aériennes et d’artillerie, le risque d’une contamination accrue par des explosifs continue de menacer les civils qui rentrent chez eux. Ce risque est particulièrement élevé dans le sud de Beyrouth, la vallée de la Bekaa et le sud du Liban, qui ont connu les violences les plus intenses. Alors que le projet initial, conçu avant l’escalade de septembre 2024, prévoyait la mobilisation et la formation de deux équipes de déminage manuel, le projet présenté ici vise à renforcer l’effort de déminage en incluant l’équipement des équipes, leur déploiement et la gestion des débris, mobilisant ainsi les deux domaines d’expertise de HAMAP-Humanitaire.

RÉSUMÉ DU PROJET

Le projet vise à soutenir la réponse des acteurs libanais à la contamination explosive héritée et nouvellement apparue dans le sud du pays, ainsi que dans la vallée de la Bekaa et le sud de Beyrouth. S’appuyant sur les résultats de la première phase (2024-2025), l’action se concentre sur la mise en place d’une capacité nationale de déminage et la consolidation des activités d’éducation aux risques et d’enquête.

En partenariat avec le Centre d’action antimines du Liban (LMAC) et l’Université de Balamand, le projet renforcera les efforts de sensibilisation et de prévention grâce à une combinaison de sessions communautaires directes, d’une campagne numérique nationale et d’une enquête KAP. Une attention particulière sera accordée aux groupes les plus exposés, notamment les enfants et les déblayeurs de décombres. Un module de formation des formateurs ciblera 500 travailleurs sociaux du ministère de l’Éducation afin de maintenir la sensibilisation à l’échelle nationale. 

HAMAP-Humanitaire soutiendra également son partenaire local Beeatoona dans le déploiement de deux équipes de déminage formées lors de la première phase. Ces équipes mèneront des enquêtes non techniques (NTS), des enquêtes techniques (TS) et des opérations de déminage dans le sud du Liban, contribuant ainsi au retour en toute sécurité des personnes déplacées et à la remise en état des terres productives. Le déminage sera associé à des activités de liaison avec les communautés, à des évaluations d’impact post-déminage et à un contrôle qualité interne. 

Enfin, le projet renforce les capacités techniques et organisationnelles des acteurs libanais de la lutte antimines. Beeatoona bénéficiera d’un soutien sur mesure pour renforcer sa gestion, ses procédures opérationnelles standard et ses fonctions de soutien. Parallèlement, la construction d’un centre cynophile national à l’École régionale de déminage humanitaire (RSHDL) renforcera les capacités nationales de détection canine et contribuera à la résilience institutionnelle à long terme.

APPROCHE MULTIPARTICIPATIVE ET DURABILITÉ

Mis en œuvre par des acteurs locaux (Beeatoona), en étroite coordination avec les autorités nationales (le Centre d’action contre les mines du Liban) et avec la participation d’un acteur de longue date du secteur (l’Université de Balamand), le projet garantira un impact durable et structurant sur le secteur national de la lutte contre les mines. En outre, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités techniques et organisationnelles, le projet permettra aux parties prenantes nationales de poursuivre de manière autonome leurs efforts en matière de lutte contre les mines. Civils déblayant les décombres d’un bâtiment à Nabatieh.

L’approche multipartite du projet repose également sur la coordination assurée par HAMAP-Humanitaire entre tous les partenaires, afin de répondre le plus efficacement possible aux risques liés aux restes explosifs de guerre. Les activités proposées sont donc élaborées en collaboration avec l’autorité nationale, les deux partenaires nationaux et en accord avec les approches techniques partagées par les acteurs internationaux présents au Liban (à travers l’échange de pratiques, des ateliers techniques et des efforts conjoints).

ACTIVITÉS DU PROJET

  • Contribuer au retour en toute sécurité des populations déplacées grâce à une sensibilisation aux risques liés aux restes explosifs de guerre (REG) et à l’identification des sites contaminés (NTS) :
    – Séances de sensibilisation directes animées par des agents de liaison communautaires formés
    – Campagnes numériques ciblées sur les réseaux sociaux, basées sur une enquête nationale sur les connaissances, les attitudes et les pratiques (KAP)
    – Formation de 500 travailleurs sociaux du ministère de l’Éducation pour diffuser des messages sur les EORE dans les écoles et les communautés
    – Enquêtes non techniques (NTS) pour identifier et cartographier les zones suspectées d’être dangereuses
  • Nettoyer les terres contaminées par des restes explosifs de guerre :
    – Hiérarchiser les tâches de nettoyage en fonction du niveau de contamination et de l’importance socio-économique des terres
    – Déployer deux équipes nationales de nettoyage entièrement formées, équipées et supervisées
    – Réaliser des enquêtes techniques (ET), des opérations de nettoyage manuel et la destruction des munitions explosives
    – Mesurer l’impact post-nettoyage à l’aide d’enquêtes communautaires spécifiques
  • Renforcer les capacités nationales à long terme pour faire face à la contamination par des explosifs :
    – Fournir un soutien structuré à l’ONG locale partenaire afin de renforcer son autonomie opérationnelle (formation, mentorat, procédures opérationnelles standard internes)
    – Créer un centre cynophile national au sein de l’École régionale de déminage humanitaire pour la formation de chiens détecteurs de mines (MDD)
    – Soutenir le développement et le renforcement des fonctions de soutien clés (finances, administration, conformité) au sein de l’ONG locale Université

Réalisations du projet proposé :

  • 8 640 bénéficiaires directs de l’éducation aux risques
  • 40 000 personnes touchées par des campagnes de sensibilisation dans les médias
  • 500 travailleurs sociaux du ministère de l’Éducation formés pour diffuser les messages de l’EORE
  • Environ 45 000 écoliers indirectement touchés par l’intermédiaire de travailleurs sociaux formés
  • 45 rapports d’enquête non technique (NTS) produits
  • 70 060 m² de terres contaminées nettoyés

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Contacts HAMAP-Humanitaire

François ROPARS : francois.ropars@hamap.org

Zakaria ABBIOUI : zakaria.abbioui@hamap.org